Vous croyez au Destin ? Moi personnellement, non. Lilith non plus. Alors pourquoi est-ce que certaines choses arrivent ? C’est une question à laquelle je ne pourrais répondre, même en y consacrant ma vie entière. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est arrivé et que maintenant… c’est comme ça. Que Lith doit s’y faire, peu importe le temps que ça prendra. Qu’elle ait sauvé cette petite fille de ces voyous est une chose que personne ne devra apprendre, sous peine de se faire torturer dans d’atroces souffrances par le Démon. Ça restera un secret entre elles, une promesse de rester muette sur ce qu’il s’est réellement passé aujourd’hui.
En ce jour pluvieux et gris, Lilith fait preuve de bonté, chose rare venant de sa part et porte secours à une fillette prise au piège par une meute de loups affamés. En temps normal elle aurait juste ri de la situation et serait partie s’occuper de ses affaires ailleurs, loin de cette scène pathétique. Mais il arrive qu’en d’exceptionnelles occasions, notre chère psychopathe aux cheveux plus que rose décide d’épargner une fille. Et c’est précisément au moment où j’écris que cela se produit, dans une ruelle déserte. La petite fille est là, probablement apeurée et Lith arrive, portant son bokutô sur l’épaule. Ils sont deux ou trois, quelque chose comme ça. Le ciel est grisonnant et on sent l’air devenir lourd, prémices d’une pluie torrentielle. Le vent ne souffle pas, les passants évitent de regarder dans la direction de la rue. De nos jours, ils ont trop peur pour se mouiller dans des histoires de bagarres ou viols. Mais Lilith est différente, Lith se mêle souvent dans les passages à tabac ou les agressions. Peu importe le nombre de coups qu’elle reçoit, peu importe si elle en sort indemne ou non. Peut-être est-ce sa manière à elle de se sentir vivante. Ou bien est-ce juste de l’amusement. Quoiqu’il en soit, l’un d’eux remarque sa présence indésirable et la zieute de haut en bas avant de hausser le ton.
« T’vois pas qu’on est occupés ? Barre-toi si tu tiens à la vie. »
Lith reste stoïque, croise son regard également et esquisse ce fameux sourire carnassier dont elle a le secret. Le genre de sourire qui vous donne des frissons dans le dos, qui vous font regretter de l’avoir vu. De toute évidence, ils ignorent à qui ils ont affaire. Ce ne sont pas des élèves de Sei, sûrement des visiteurs venant de Tôkyô. Les montres de luxe à leurs poignets et les chaînes bling-bling autour de leurs cous les trahissent. Des fils de bourges qui pensent avoir tous les droits car papa/maman paieront toujours. S’ils pensent pouvoir abuser de cette fille comme ils désirent, les pauvres se trompent lourdement. Comme Lith ne réponds pas et continue de sourire comme un requin, celui qui a parlé s’approche et l’attrape par le col, la soulevant légèrement.
« T’es sourde ?! Dégage ou j’t’en mets une ! »
L’élément déclencheur. Lilith vient percuter le nez de cet imbécile avec son front, le faisant lâcher prise et reculer en titubant. Des perles de sang dégoulinent du nez de l’agresseur et il s’en met plein les mains à vouloir stopper le saignement. Elle lui a probablement brisé, mais s’il y a bien une chose que Lith n’aime pas, c’est qu’on pense que parce qu’elle une femme, elle est plus faible qu’un homme. Sa tête tourne un peu, mais elle sort son bokutô pour le dresser devant elle, visant les deux autres.
« Vous pensez pouvoir foutre le bordel comme bon vous semble ? Un bon conseil, retournez d’où vous venez et ne remettez plus jamais les pieds dans cette ville. »
Evidemment les menaces sont vaines avec ce genre d’individus. Celui au nez ensanglanté se relève tant bien que mal, voulant l’attraper par les cheveux. Lith contourne et lui assène un violent coup dans les tibias, le faisant basculer et tomber une nouvelle fois. Tandis qu’il se tord de douleur au sol, elle relève son arme favorite et vise les deux autres. Sentant que quelque chose ne tourne pas rond chez cette fille, ils préfèrent prendre la fuite plutôt que finir avec les genoux brisés, ou pire. Lith s’approche de la fille et tends sa main, l’invitant à la suivre.
« Viens, si on reste ici qui sait ce qu’il va se passer. Allez ! »
Elle la presse un peu, mais le temps est compté. Connaissant ce genre d’individus, ils sont probablement partis chercher de l’aide. Et même si notre psychopathe est douée pour torturer et se battre, contre quinze gars faisant le double de sa taille, elle n’y arrivera pas. Le mieux pour elles, c’est de déguerpir loin d’ici, aller par exemple dans un café ou un restaurant, histoire de passer inaperçue à travers la foule. Ils n’oseront pas intervenir si les deux jeunes filles sont entourées de passants. Reste à savoir si cette petite est dangereuse ou pas…
HRP
J'ai écrit ce qu'il se passait par la tête et .. voilà. Enjoy ! La fille c'est Ran, hein. :o
Elle aurait pu être n'importe où ailleurs. Au pensionnat, à la maison rendre visite à ses parents, au terrain de sport en train de courir, à la piscine à éclabousser Maya, dans les jardins à contempler les œuvres d'art de la nature, dans le parc à se balancer en chantant gaiement... Mais cette journée-là, elle était allée au mauvais endroit au mauvais moment. Comment aurait-elle pu le prévoir ? D'aucune façon qui soit. Elle était venue ici simplement pour s'acheter des vêtements dans un magasin qu'elle avait trouvé sur le net. Elle prévoyait repartir aussitôt. Comme quoi il y a et il y aura toujours des imprévus.
Ran n'avait même pas eu l'occasion de se rendre à la fameuse boutique et d'y acheter quelque chose. Trois jeunes hommes la suivaient depuis qu'elle avait pointé le bout de son nez dans le commerce. Puis, ils vinrent lui parler. Elle devina leur intention à leurs paroles, et se mit à courir. Malheureusement, ne connaissait pas encore la ville, elle se retrouva piégée dans un cul-de-sac. Peut-être les avait-elle quand même semé. Mais non. Elle entendit des bruits de pas dans son dos. Elle était fichue.
L'un des garçons s'approcha et l'obligea à se retourner. En voyant son visage apeuré, il sourit. Il caressa sa joue et effleura ses lèvres avec sa langue et fut surpris qu'elle ne se défende pas.
« Oh. En fait, t'en as envie, petite ? - Non. »
Elle pensait juste que cela ne servait à rien de se débattre ou de tenter de s'enfuir. Elle était petite et faible, et ils étaient trois. Elle se contentait de trembler, demandant à voix basse :
« Faites ça vite, s'il vous plaît. »
Son persécuteur fit signe à ses amis de venir. Ils la regardèrent tous comme s'ils s'apprêtaient à la dévorer. Puis, une présence se fit sentir. L'un d'eux la remarqua et se tourna. La fillette, qui avait fermé les yeux, les rouvrit pour voir ce qui se passait. Une femme aux cheveux roses se tenait, là, bokutô sur l'épaule. Celle-ci souriait étrangement alors qu'on lui disait de dégager. Comme ça n'avait pas l'air d'être son intention, celui qui lui avait adressé la parole vint vers elle et l'attrapa par le col en la menaçant.
Elle donna un violent coup de front sur son nez qui se mit à saigner. Ran écarquilla les yeux en songeant que, finalement, elle allait peut-être pouvoir s'en sortir. L'homme se releva et tenta de l'attraper par les cheveux, en vain. Elle le frappe aux tibias et il se retrouve au sol. Ses compagnons prirent leurs jambes à leurs cous en assistant à ça. Sa sauveuse vint près d'elle et lui attrapa la main pour fuir. Elle courait très vite, mais elle n'avait pas vraiment de mal à la suivre, puisqu'elle était plutôt en bonne forme.
Après cinq minutes, elles entrèrent dans un café, prenant soin de s'installer au fond de la salle pour passer inaperçues. La gamine essuya son visage mouillé du revers de la main, puisqu'elle avait versé quelques larmes. Pourtant, elle ne semblait plus du tout triste, et affichait même un sourire. Elle était du genre à encaisser et à faire comme si de rien n'était après. Mais là, c'était encore mieux, on l'avait secouru. Alors, pour elle, aucune raison d'être triste.
« Merci de m'avoir sauvé ! J'ai eu de la chance que tu sois là. J'm'appelle Ran. Et toi, je peux savoir ton nom ? »
Installée confortablement dans son siège, Lith ne pouvait s’empêcher de remarquer à quel point cette fillette lui faisait penser à un adorable petit animal apeuré. Elle avait déjà séché ses larmes d’un revers de manche et affichait désormais un mignon petit sourire sur son faciès de poupon. Même sa voix était mignonne, ni trop aigue no trop grave, un juste milieu qui lui siégeais parfaitement. En général Lilith ne craquait pas pour les choses adorables mais cette fille était une exception. Rien que le fait qu’elle l’ait sauvé de ces idiots de pervers est une chose rarissime. Lilith commande deux chocolats et pose son menton contre sa paume, esquissant un semblant de sourire en réponse au sien. Oui, il arrive que Lith fasse preuve d’amabilité, même si cela reste quelque chose de rare et n’arrive que peu trop souvent.
« Je ne pense pas que ce soit de la chance, mais juste le hasard. De plus j’aurais très bien pu passer mon chemin et te laisser te faire violer par ces porcs. »
Simple, direct, honnête. Elle aurait pu la laisser, ouais, mais l’envie n’y était pas. Du moins, plus. Parce que d’habitude, face à ce genre de situations, Lith passait paisiblement son chemin, écoutant presque les supplications des victimes. Parce qu’elle trouvait ça pathétique que des femmes se fassent violer sans se défendre. Qu’elles disent presque amen à ça, même. Ne pouvaient-elles pas prendre simplement des cours d’auto-défense ou se trimballer avec un couteau caché dans leur sac à main ? Non, ces cruches préfèrent évidemment le maquillage et autres conneries inutiles. Mais visiblement, voir une si jeune fille se faire agresser avait réveillé son instinct protecteur enfoui au plus profond de son cœur. Accueillant sa boisson chaude avec joie, elle en bu une longue gorgée avant de continuer à parler, ses yeux regardant par moments Ran, puisque c’était son prénom.
« Lilith. »
Brusquement le café fut silencieux et nombre de personnes quittèrent les lieux en trombe, en proie à la panique. Il faut dire que Lilith était connue parmi eux, cette fille insolente et violente que personne ne souhaitait croiser dans son chemin. On murmurait même qu’elle avait tué des gens, mais les rumeurs étaient souvent infondées. Juste des bruits de couloir qui se propageaient et ternissait sa réputation déjà bien tachée de sang. Gardant son sang-froid et son habituel air distrait, la jeune fille aux cheveux roses termina jusqu’à la dernière goutte son chocolat chaud et reposa la tasse lentement, relevant les yeux vers Ran.
« Je suppose que tu ne me connais que par ma réputation. Tout dépend si tu fréquentes Sei ou non, en fait. »
Et c’est une question à laquelle Ran devra répondre, qu’elle le veuille ou non. Lilith aime tout savoir, tout contrôler. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle ne fait pas partie des Amazons, ni des Mermaids, ça se saurait. Alors qui est-elle et que veut-elle ? Et pourquoi traînait-t-elle dans des rues toute seule alors que des voyous n’attendent que ça pour l’agresser…
HRP
Désolée je suis carrément en retard et en plus c'est nul ;_;
Le sourire que lui rendit la jeune femme avait quelque chose d'assez effrayant dans un sens. Le sien était innocent, sincère et amical. Un sourire d'enfant, un sourire bête, le sourire de quelqu'un qui n'a jamais vraiment souffert et qui pense que la vie est merveilleuse. Celui de la rose était très différent. Un peu froid. Mais Ran s'était doutée qu'elles ne se ressemblaient pas du tout. Dès qu'elle était apparu, son sourire animal l'avait apeuré. Heureusement que c'était pour lui apporter son aide qu'elle était venue.
Oui, elle paraissait être son parfait contraire. Elle semblait forte, hautaine, compulsive et violente. Le genre de personnes que la gamine évite habituellement. Mais elle l'avait sauvé. Elle lui était reconnaissante et ne refusait jamais la compagnie d'autrui à moins d'être excessivement méchant avec elle. Ce qui n'était pas le cas ce jour-là. Sa nouvelle rencontre déclara alors qu'elle ne croyait que pas que ce soit de la chance, mais simplement du hasard qui ait fait qu'il était là. Elle ajouta qu'elle aurait aussi bien pu la laisser à son sort.
C'est vrai, elle aurait pu ignorer qu'elle soit sur le point de se faire violer. Voilà pourquoi elle l'avait remercié. Ce n'aurait pas été tout le monde qui serait venu à sa défense. Surtout qu'elle n'avait pas crié, ni ne s'était plaint. Elle la regarda prendre une gorgée du chocolat chaud qu'elle avait commandé, avant que celle-ci ne lui annonça s'appeler Lilith. Elle trouvait que c'était joli. Les clients, non, on aurait dit. Plusieurs d'entre eux se levèrent et partirent à l'entente de ce nom. Ils avaient l'air d'avoir très peur...
Ran cligna plusieurs fois des yeux. Cette fille était-elle dangereuse ? Elle l'avait sauvé, mais peut-être était-ce seulement pour s'amuser un peu. Elle ne savait pas trop quoi penser. Si elle était au courant pour la guerre au pensionnat, elle aurait su qu'elle était la reine des Amazons. Mais non. Lilith reprit parole en disant qu'elle ne la connaissait sûrement que par sa réputation, que cela dépendant si elle allait à Sei. Ce n'était pas formuler comme une question, mais elle devina que c'en était une.
« Ouais, je suis à Sei depuis pas longtemps ! Je viens à peine de déménager. Alors non, je te connais même pas de réputation. »
Elle sourit, puis posa une doigt sur sa joue, comme pour vérifier dans sa mémoire qu'elle n'avait pas déjà entendu ce nom. Décidément, non. Elle leva les yeux vers elle et l'observa pendant quelques secondes. Puis, elle se souvint d'avoir déjà aperçu une adolescente avec un physique semblable. C'était certainement elle.
« Mais je pense t'avoir déjà vu. »
Comme quoi, des cheveux roses, ça ne passe pas vraiment inaperçus.
Avec ses manières de poupée de porcelaine, sa voix fluette et son air angélique. C’était dégoûtant, le genre de personne que Lith exécrait au point de ne pas les approcher. Sa façon de secouer la tête pour lui avouer qu’elle ne la connaissait pas l’énervait au plus haut point. Mais, bizarrement, le temps n’était pas à la violence. Le temps était amer, au goût des regrets et des remords. Des souvenirs. Il se mit à pleuvoir, elle pouvait distinguer le son des fines gouttelettes d’eau frapper lentement sur les vitres du café. Le ciel était aussi noir que l’était son âme et elle ne pouvait pas s’empêcher de se comparer à cette tempête qui approchait à grands pas. Sa tasse était vide, elle se commanda de nouveau un chocolat chaud, ne prenant même pas la peine de remercier le serveur qui semblait effrayé à l’idée d’émettre le moindre son. Lith se contenta de soupirer assez longuement, comme si elle portait le poids du monde sur les épaules. Evidemment elle avait tout de même une lourde charge, celle de gérer son groupe avec une poigne de fer, mais ce n’était pas comparable. Attendant sagement son deuxième chocolat, elle tourna son regard vermillon sur Ran, qui semblait distraite.
« Tu vivais où avant ? Non pas que j’en porte un quelconque intérêt, mais si on doit boire ce chocolat ensemble, autant papoter un peu. »
On ne pouvait nier que sa franchise était aussi tranchante qu’une lame de rasoir. Lith était comme ça, elle détestait garder ses pensées pour elle-même. Il fallait qu’elle partage, s’exprime, parle, s’époumone. Que ce soit en bien ou en mal, elle devait dialoguer quand quelque chose lui trottait en tête depuis trop longtemps. Horrifiée de voir ce sourire d’ange sur son faciès de poupée, elle plongea littéralement le nez dans le menu, comme absorbée par ce dernier. De multiples questions sans réponses émergeaient une à une dans sa caboche d’Amazon. Comment avait-elle pu intégrer Sei et surtout, par quel miracle était-elle encore en vie ? Ce n’était qu’une question de chance pour survivre au sein du pensionnat. De probabilités, de statistiques. Les premiers jours, les nouveaux se faisaient bizuter, de n’importe quelle manière qui soit. Généralement les gens qui passaient le cap des trois premiers mois finissaient par intégrer un de ces groupes qui se font la guerre, pour éviter de continuer d’en faire les frais. Les autres préféraient se faire transférer dans un autre établissement. A Sei, la loi du plus fort était d’or. Et le directeur se foutait royalement de ce qu’il se passait dans son bahut. Il couvrait même certaines affaires sordides. Levant les yeux vers Ran, Lith referma le menu d’un geste sec.
« Tout le monde m’a déjà vue au moins une fois. Mais en général, faire ma rencontre est un mauvais présage. »
Elle ne voulait pas vraiment l’effrayer, mais juste être honnête. Il fallait l’être, après tout. Lith détestait le mensonge et le subterfuge. Voilà pourquoi elle haïssait aussi les Aristocrats & les Mermaids. A la limite, elle s’entendait mieux avec les bourrins de Bastards, même si leurs rencontres finissaient souvent en règlements de comptes et lutte de territoire. Des éclairs zébrèrent le ciel et l’orage se fit entendre au loin, comme un signe avant-coureur de destruction. Lith était une lionne, prête à bondir pour protéger sa personne d’attaques extérieures, alors que Ran n’était qu’une pauvre chatonne perdue, sans défense & à la merci des autres.
Quoiqu’il en soit, elle l’écœurait vraiment.
HRP
Pardon pour l'immense retard ma petite Ran >.< Il faut dire que je suis pas la plus rapide du monde pour répondre à mes rps, mais sache que je réponds toujours xD Voilà un post qui j'espère te plaira et te donnera quelques idées pour la suite :3
Le ciel s'était couvert. Désormais, d'immenses nuages noirs prévenaient que l'orage était sur le point d'éclater. La pluie fit revenir des gens à l'intérieur, soucieuses de ne pas se faire mouiller. La plupart d'entre elles étaient de nouveaux arrivants, il n'y avait qu'une petite poignée de courageux qui avaient entendu le nom de Lilith qui étaient revenus. Ran les observa prendre place à des tables les plus éloignées possibles d'elle. Puis, elle posa de nouveau son regard océan sur elle, qui soupirait. Alors, la brunette commença à boire le chocolat chaud posé devant elle, en proie à une vilaine émotion.
La jeune femme lui demanda l'endroit où elle vivait avant, ajoutant qu'elle s'en fichait mais qu'il fallait bien passer le temps. Ce n'était pas dit ainsi, seulement la signification. Elle sourit. En fait, cette façon d'agir la faisait un peu rire. Sa rencontre semblait vouloir passer pour une dure indifférente à tout. Peut-être était-ce réellement le cas, mais elle savait pertinemment que certaines personnes se comportaient de cette manière juste pour paraître cool. Alors soit elle était d'une franchise sans pareille, soit elle avait une réputation à tenir. Peut-être les deux, même.
« J'viens d'Hiroshima. J'avais déjà déménagé une fois, mais j'étais vite revenu là-bas. »
Une fois qu'elle eut obtenu sa réponse, Lilith baissa la tête vers le menu, comme si elle cherchait à éviter de la regarder. Pendant ce laps de temps, la gamine reprit sa tasse et finit la savoureuse boisson qui s'y trouvait. Elle la posa, remerciant le serveur qui vint la chercher. Puis, aux mots de la rose, elle leva ses grands yeux vers elle comme pour la sonder. Pourquoi lui disait-elle cela ? Cherchait-elle à lui faire peur ? Le tonnerre la fit bondir sur sa chaise, et elle se surprit à penser que c'était peut-être Dieu qui lui envoyait un avertissement. Mais de quoi ?
Certes, cette fille était un peu effrayante, elle n'avait pas de raison de lui faire du mal. Si ?
« Huuum, faire ta rencontre m'a plutôt sauvé, moi. Alors je crois pas que tu sois si terrible » déclara t-elle en arquant les sourcils (www).
Seulement, ses yeux étaient le reflet de sa personnalité sanglante, et ça, tout le monde le savait. Sauf Ran.
La pluie battait l’asphalte violemment. En te regardant, elle s’était dit qu’être à l’intérieur était bien mieux que vagabonder à l’extérieur sans but, errer à droite et à gauche sans point de chute ; comme elle le faisait parfois quand elle était seule. Tes sourires avaient le don de l’énerver au plus haut point, mais quelque part, réconfortait son cœur meurtri par le poids des années. Il était rare qu’on lui fasse des sourires, tu sais. D’habitude, elle n’avait droit qu’à des regards craintifs ou au contraire, empli de haine. Elle s’y était habituée, alors tes risettes la déstabilisaient quelque peu. Elle ignorait totalement si elle devait écouter sa tête, qui lui sommait de foutre le camp d’ici le plus rapidement possible, ou son cœur, qui lui dictait de rester pour mieux apprendre à te connaître. C’est en pensant et repensant à ce dilemme qu’elle écoutait vaguement tes réponses. Hiroshima, hein ? Pourquoi quitter cette ville pour venir se perdre ici…
Lith songea distraitement aux réponses et continua sans sourciller de t’écouter, buvant de temps à autre un peu de chocolat, réchauffant son corps. Au moment où tu arqua les sourcils, Lith compris. Tu étais naïve, bien trop naïve pour que des gens veuillent te voir souffrir. Tu représentais la douceur incarné, alors on te laissait vivre dans ton petit monde de rêveries et de féerie. Peut-être que quelqu’un devait faire éclater ta bulle de confort. Lith touilla machinalement son chocolat avec sa cuillère, toujours en te fixant comme si tu étais un extra-terrestre. Lorsque tu ferma la bouche pour ne laisser que le silence régner, Lith sursauta un peu à son tour. Te sauver ? La blague. Tu étais décidément bien trop candide. Elle laissa retomber allègrement sa touillette dans sa tasse, s’adossant complètement au siège en soupirant. Quelles conneries.
« C’est que tu es trop crédule, Ran. Je ne t’ai pas sauvé. Sache que maintenant, tu m’es redevable et ce, jusqu’à ce que tu me rendes la pareille. Ça peut être aujourd’hui comme demain, ou comme dans dix ans. Tu me dois un service et je compte bien ne pas te lâcher jusqu’à ce que tu me rendes service. »
Lith posa ses yeux vermillon dans les tiens, l’air sérieux. Ses doigts se croisèrent pour y poser son menton et elle esquissa à son tour un sourire. Mais pas n’importe lequel. Celui qu’elle réservait aux gens qui lui étaient reconnaissants. Celui qu’elle te réservait, tout spécialement. Elle haussa le ton une seconde fois, bien plus bas.
« Tu me trouves toujours aussi gentille ? »
Un sourire espiègle, une paire d’yeux pourpres te dévisageant, une pluie torrentielle à travers les entrailles de la ville, un long silence pénible.
Ran se sentait comme une créature jamais vue auparavant sous le regard de la jeune femme. Elle semblait être intriguée par elle, et elle ignorait pourquoi. Était-ce à cause de sa coiffure, de sa manière d'agir ? Comme elle afficha un air bizarre suite à ses paroles, elle opta pour la deuxième option. Mais franchement, elle ne voyait pas ce qu'elle avait pu dire de si surprenant pour qu'elle sursaute autant qu'elle lorsqu'elle le tonnerre grondait. La petite fille regarda aux alentours, et surprit des clients qui la dévisageaient telle une malade mentale qui venait de s'enfuir d'une asile. Puis, elle posa son regard sur son interlocutrice.
Elle déclara ne pas l'avoir sauvé. Qu'elle était trop crédule. Elle ne savait même pas ce que ça voulait dire, ce mot. Elle continua en disant qu'elle lui était redevable et qu'elle ne la lâcherait pas jusqu'à temps qu'elle lui rende service. Tout d'abord très sérieuse, la rose sourit, demandant si elle la trouvait toujours aussi gentille. Elle devait s'attendre à ce qu'elle réponde non, qu'elle la trouvait abominable, seulement si elle pensait ça c'est qu'elle ne connaissait pas assez la gamine. Ran parla sans sourire cette fois, mais avec un ton qu'on voyait sincère.
« Si. J'trouve ça normal. Tu m'as aidé, alors si je peux t'aider, pas de problème. »
En espérant que rien de ce qu'elle ne lui demanderait impliquerait quelque chose d'illégal ou de violent. Mais franchement on aurait dit qu'elle était ce type de personnes, et donc, elle craignait un peu qu'elle ne tienne pas compte que le respect et la gentillesse comptait plus que tout pour elle.
Elle trouvait étrange qu'elle ait sourit en lui posant une telle question. Ce n'était pas logique. Voulait-elle vraiment qu'elle la trouve méchante ?
« Hé... pourquoi t'es comme ça ? Tu veux que je te déteste ? C'est pas logique. Et puis, quoi que tu dises, j'considère que tu m'as sauvé. Sinon, qu'as-tu fait ? »
HRP : Désolé ça a été long et c'est pas super >w<...
« Si. J'trouve ça normal. Tu m'as aidé, alors si je peux t'aider, pas de problème. »
Lith arqua lentement un sourcil, lâchant subitement sa tasse de chocolat, qui tomba dans un bruit sourd sur leur table. C’était bien la première fois depuis dix-huit ans qu’on lui proposait de lui rendre un service. La pluie s’arrêtait et on pouvait désormais admirer les ruelles détrempées et quelques rayons de soleil éclairer les zones d’affluence. La plupart des gens du café prirent l’occasion en main pour rentrer chez eux ou simplement retourner à leurs activités plus ou moins fascinantes. Malgré l’absence de sourire son ton faciès, Lith sentit ta sincérité découler à travers tes mots. Tu n’avais pas une tête de menteuse. Ton honnêteté fit plaisir à la fille aux cheveux roses et elle posa son regard carmin sur la porte de sortie, avant de revenir à tes grands yeux bleus qui semblaient exprimer une authenticité à toutes épreuves. D’un côté, c’était mignon, mais d’un autre, Lith trouvait cela détestable. Ta voix retentit de nouveau, la sortant de ses songes passagers.
« Hé... pourquoi t'es comme ça ? Tu veux que je te déteste ? C'est pas logique. Et puis, quoi que tu dises, j'considère que tu m'as sauvé. Sinon, qu'as-tu fait ? »
Trop de questions tuaient les questions. Lith secoua sa longue chevelure couleur bonbon à la fraise et laissa un soupir traverser ses lippes couleur grenat. Tu étais gentille, mais trop curieuse. Et la Reine n’aimait pas spécialement les gens curieux à ce point. Laissant son chocolat refroidir gentiment, elle leva une énième fois les iris sur toi, songeant vaguement à sa réponse. Pendant ce temps, les mecs qui auparavant s’étaient fait éclatés entrèrent dans le café, braillant comme des collégiens arriérés. Lith les vit s’asseoir et lui faire un signe de mort, un doigt passé sur le cou. Ils n’étaient plus que deux, les deux qui avaient fui comme des lâches face à l’adversité. Une mise à mort. Tu étais dos à eux donc tu ne pouvais pas les voir. Mais elle, elle les observait, fronçant les sourcils nerveusement. Elle te souffla quelques mots, à peine audible, avec une voix grave. Il fallait partir d’ici, rapidement. Avant que les choses ne dégénèrent et que des innocents soient impliqués. Pas que ça dérange la Queen, mais elle aimait moins les flics et elle était déjà fiché.
« J’ai fait ce qui me semblait être le mieux pour moi. J’ai besoin de quelqu’un comme toi, mais je n’ai pas le temps de t’expliquer pourquoi, pour le moment. Suis-moi sans un mot et surtout, ne lâche pas ma main. »
Elle se leva lentement, attrapant ta main au passage et te força presque à la suivre, mais peu importe. La situation était tendue dans ce café et il valait mieux fuir plutôt qu’affronter deux gars remontés. Et qui sait ce qu’ils étaient partis récupérer pour torturer les deux demoiselles. Lith t’entraînait de force jusqu’à l’extérieur et une fois la porte franchie, elle se mit à courir comme si sa vie en dépendait. Elle en dépendait peut-être, en fait, qu’importe. Le vent frais fouettait son visage opalescent et les muscles de ses jambes étaient tendus au maximum. L’effort ne fut pas vain, les deux jeunes filles atteignirent rapidement la zone résidentiel, où Lilith vivait depuis très peu de temps. En effet, elle avait eu la chance de trouver un appartement luxueux, mais elle payait assez cher la location. Et il était hors de question qu’elle demande de l’aide à son géniteur. Devant les édifices, elle expira un coup, reprenant peu à peu son souffle normalement. Elle se tourna vers toi, posa ses deux mains sur tes épaules et plongea ses prunelles écarlates dans les tiennes.
« Ne parle jamais de ce lieu à quiconque, où je te tue, compris ? »
Elle était on ne peut plus sérieuse. Lâchant tes épaules frêles, Lith fouina dans les poches de sa veste en cuir pour trouver ses clés et son paquet de clopes à moitié vide, comme d'habitude. Portant le tube de nicotine à ses lèvres, elle tendit le paquet vers toi.
« T'en veux une ? Je parie que tu ne fumes pas, mais on sait jamais, tu pourrais peut-être me surprendre... »
Elle ricana stupidement, attendant une quelconque réaction de ta part.
HRP
Comme toujours la réponse tarde ;w; J'espère que ça va t'inspirer, par contre il faut recommencer un sujet dans ce lieu ! Pour toutes questions/réclamations, ma boîte MP est open ♥.
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Lun 1 Oct - 1:57
